Enseigner le Japon

R. FROMENT

 

Introduction
1er thème : L'identité du Japon
2e Thème : La puissance japonaise

 

Autre dossier
Enseigner l'Allemagne en 4e


R. FROMENT

 

 

INTRODUCTION
L'approche pédagogique sera très différente selon l'horaire choisi en 3° : il varie selon les instructions de 3 à 5 heures, soit presque du simple au double.
Et la diversité de traitement dans les manuels examinés traduit cette ampleur.

1) Le manuel Bréal fait le choix de 3 heures : 3 thèmes et 10 pages avec dossier et exercices .
-Sobre mais correct
Belin a également 3 thèmes et 16 pages avec dossier, carte et exercices
-Il est confus et guère utilisable
Nathan a 4 thèmes et au total 14 pages
-Contenu hétérogène avec double page d'entrée sans aucune utilité pédagogique

Ces trois manuels ne peuvent convenir que pour trois heures.

2 ) Le manuel Magnard a 4 thèmes et 16 pages. Il allie le bon et le médiocre. Il peut correspondre à une présentation en 4 heures.

3 ) Les manuels Bordas et Hachette ont choisi l'option forte 20 et 22 pages respectivement avec 5 thèmes et des dossiers d'exercices
Ce sont les meilleurs et ils conviennent pour 5 heures

De manière générale :
•La matière présentée est moins étique que ce qui avait été relevé pour l'Allemagne dans notre analyse de 1999.

•Mais il y a discordance fréquente entre l'information contenue dans le cours et les exercices proposés pour la préparation du brevet. Ex : une ligne et demie citant l'industrie automobile sans un seul nom de firme dans le cours et un exercice sur Toyota dans le monde !

•Les 2 pages d'entrée n'ont, le plus souvent, pas d'intérêt autre qu'esthétique.

•Les cartes ne s'accompagnent d'aucun commentaire

•Les croquis sacrifient un minimum d'exactitude à une schématisation excessive

•Sauf dans des cas très rares, les photos ne sont guère que décoratives, dépourvues de commentaires, de localisation et de schémas de compréhension. Elles ne comportent aucune échelle : avec le téléobjectif, on croirait que le Fujisan est à l'arrière-plan de Tokyo.

SUGGESTIONS POUR UNE ETUDE DU JAPON EN 3° :
En accord avec les instructions pédagogique, soit :

•Introduction : présentation des caractères géographiques dominants (insulaité, exiguité, concentration des hommes et des activités, faiblesse des ressources naturelles)

•Place te rôle du Japon dans le monde : ici, la puissance avec :
--Les aspects de la puissance : industrielle, maritime, commerciale, financière)
--Les modalités : reconstruction après 1945 sur le modèle américain ; synthèse entre tradition et modernisation rapide ; capacités innovatrices
--L'influence exercée en Asie.

PLAN

1er THEME : L'IDENTITE DU JAPON

1) L'approche du territoire, terrestre et maritime (ZEE)

le positionnement (avec carte simple) - en latitude
--par rapport à l'Asie orientale
--par rapport au Pacifique
L'insularité d'un archipel, avec deux composantes très différentes
--Une majorité de terres : les 4 îles principales et quelques petites îles autour de la mer Intèrieure
--Des prolongements en chapelets insulaires au Nord, au Sud-Ouest (Ryukyu ), au Sud-Est d'où une ZEE à définir ) fort étendue
Dans les 2 cas, une forme générale en arcs (à respecter pour la réalisation des croquis)
Conséquences de l'insularité
--Il faut de gros ouvrages d'art (ponts et tunnels) pour réaliser la continuité du territoire dans les 4 îles principales ;
--Les contacts avec le reste du monde ne peuvent pas relever des transports terrestres

*Essor considérable des marines (militaires et marchandes)
*Essor de l'aviation
*Essor des telecom influençant l'orientation industrielle vers l'electronique

L'instabilité : un morceau de la ceinture de Feu du Pacifique avec :
--le volcanisme
--les séismes
--les tsunamis
Des contrastes climatiques marqués, propres à une façade orientale d'un continent
Entre saisons ; Nord et Sud : le Japon de l'endroit, le Japon de l'envers. Risques de typhons
Conséquences positives et négatives
De fortes précipitations (pourquoi ?) un manteau forestier dense, des ressources hydroélectriques.

L'exiguité et le morcellement :
--Seulement 16% de plaines : d'où, un espace disputé entre les cultures, l'habitat, l'industrie, les transports.
Mais les collines ne sont pas négligées ( théiers , mûriers …)
--La taille des plaines est réduite (sauf à Hokkaido) par le compartimentage du relief ; ce sont des plaines deltaïques, l'hydrographie torrentielle (fortes dénivellations sur faibles distances) accumule des sols fertiles mais peu consistants et inondables (subsidences fréquentes).
--Conséquences : de grosses difficultés de circulation terrestres et la nécessité de gagner de l'espace sur la mer (les terre-pleins)

PLAN

2) Les Japonais
La population
--Une évolution en vase clos depuis l'après deuxième guerre mondiale où les Japonais ont été chassés de tous les territoires annexes et colonisés. Très peu d'immigrants (surtout Coréens), admis seulement comme travailleurs temporaires ;
--Des effectifs arrivés à un maximum. De 75 millions en 1945 à 125 millions à la fin du siècle mais avec un début de diminution qui ira en s'accentuant.
--Une population vieillissante du fait :

* de politiques (eugénisme ) et de pratiques antinatalistes
*du taux de fécondité le plus bas de la planète
*de l'allongement de la durée de la vie

Le peuplement
--Un énorme entassement du fait des caractères physiques : 1500habitants au km2 habitable
--Une répartition très contrastée :
...........
*hyperconcentration de la Mégalopole japonaise (avec croquis de ..............localisation)
--les zones les moins denses : le Nord, de colonisation récente ; le Japon de l'envers (du fait du climat) ; l'extrême Sud (du fait du relief)
La société
--Une symbiose de tradition et de modernité

*Les traditions morales de rigueur et sociales de hiérarchie imprègnent toutes les formes de la vie actuelle, syncrétisme entre le shintoïsme, le plus ancien (fête de la nature) le boudhisme venu de Corée et la morale confucéenne plus que bimillénaire
*L'usage simultané d'un double système d'écriture : pictogrammes et idéogrammes de type chinois ; caractères latins empruntés à l'Occident

--Tradition et modernité dans la vie politique ;
L'empereur n'est plus divin mais reste vénéré ; l'Etat est puisant mais ses dirigeants assument leurs erreurs ( démissions, excuses publiques, parfois suicides)
--Tradition et modernité dans les entreprises. Obéissance du subalterne, le paternalisme du supérieur, la progression au sein de l 'emploi à vie s'inscrivant dans le respect des anciens, dans le processus de discussion et de consensus (le ringi)
--Tradition et modernité dans l'urbanisme et l'habitat

* Une métropole comme Tokyo montre la coexistence des vieilles maisons en bois et panneaux de toile ayant survécu au tremblement de terre de 1923 ; de maisons en dur (1 à 2 étages) construites après celui-ci à côté de gigantesques gratte-ciel dans le quartier des affaires et de parcs ponctués de temples où la nature est conservée.
*La maison traditionnelle japonaise est aussi un compromis entre tradition (tatamis, mobilier et jardin miniature, même à travers le bonsaï) et modernité (équipement tout confort)

--Tradition et modernité dans l'éducation

*Une scolarité rigoureuse à tous les stades et une sélection drastique par les concours, imposant des sacrifices financiers aux parents
*Mais des contenus sans cesse rénovés, alliant science et technique, et débouchant sur des embauches, à tous niveaux.

--Mais des transformations qui s'accélèrent

*Les jeunes générations et la population féminine longtemps écartée de l'activité économique remettent en cause ces contraintes traditionnelles
*L'américanisation et l'occidentalisation envahissent la société actuelle : la vie de famille se transforme, l'alimentation aussi (les pâtes ont remplacé le riz ; la viande, les fruits progressent) ; les rapports dans l'entreprise perdent de leur rigidité ; les loisirs deviennent importants pour la plupart des classes sociales : le sumo et les arts martiaux sont sur la défensive face au base-ball, au football américain, au golf sur des espaces réduits ; les jeux vidéos ont supplantés le pachinko ; les voyages à l'étranger se multiplient.

PLAN

2e THEME : LA PUISSANCE JAPONAISE

1) Les caractères principaux

Les étapes de la montée en puissance

Les héritages d'un siècle
--de l'ouverture au monde avec l'ère Meiji (1868) aux impérialismes de la 2nde moitié du 20ème siècle
*Les finalités politiques : démographiques (déversement des excédents de population) ; économiques (contrôle des approvisionnements)
*Les moyens de cet impérialisme : économiques (grands groupes : Zaibatsu - marine marchande) ; militaires (terrestres, maritimes puis aériens)
*Les étapes : Formose (Taïwan) 1895 ; Corée 1910 ; Partie russe de la Mandchourie et Sakhaline sud 1905 ; Mandchoukouo 1932-33 ; Chine à partir de 1937 (Archipels du Pacifique occidental, des Kouriles au Nord à la Micronésie au Sud)
--l'attaque contre les Etats-Unis en 1941 engage le Japon dans la Deuxième Guerre Mondiale. Deux phases : des conquêtes jusqu'aux portes de la Birmanie et de l'Australie puis des revers. Les derniers mois portent la guerre sur le territoire japonais par des bombardements en 1945 dont les 2 derniers (bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki) provoquent la capitulation suivie de l'occupation américaine. L'effondrement est moral, économique et démographique.

Le Japon est sauvé par l'affrontement des blocs
--Il devient la base arrière des Etats-Unis contre l'expansion communiste : -stalinien en Extrême-Orient dès 1945
-chinois après la révolution de 1949
-coréen avec la guerre de Corée à partir de 1950. Non seulement les sanctions économiques (décartellisation, limitations ou interdictions de certaines activités industrielles) sont levées, mais les USA aident l'économie japonaise pour un relèvement rapide.
--L'image du Japon change en Asie orientale. Le colonisateur d'hier devient le "partenaire" ou même le "protecteur" contre les régimes communistes totalitaires

Le second XXème siècle : de la renaissance à l'épanouissement
Un schéma peut montrer les phases successives de cette montée en puissance en superposant une courbe figurant la croissance annuelle et les traits distinctifs des phases
--guerre de Corée à partir de 1950 et objectifs successifs de la période de "haute croissance" :
*priorité à l'industrie lourde pendant les années 50 (sidérurgie, constructions navales, chimie de base) ;
*puis essor des industries à forte valeur ajoutée (mécanique, automobile, électronique) dans les années 60 et jusqu'en 1973 ;
*croissance plus cahotique dans le dernier quart du siècle du fait des chocs pétroliers (le Japon est gros importateur), de la conjoncture mondiale de crise, des désordres monétaires (surévaluation du yen) et des spéculations aventureuses.

L'encadrement du développement

Les acteurs du développement
--le rôle de l'Etat :
*Par les organismes spécialisés et notamment MITI et Ministère des Finances. Le 1er Ministre nomme le Gouverneur de la Banque du Japon.
*Par la planification (seulement indicative mais respectée par les acteurs économiques)
--Le rôle des entreprises :
*Grande force du Keidanren (grands patrons) ;
*Résurgence des grands groupes sous la forme des Keiretsu qui associent unités de production, banque de financement et société de commerce international (Sogo Shoshas).
Un tableau des Keiretsu est utile
.
--Des complémentarités humaines : au niveau supérieur, liens étroits (et parfois permutations) entre responsables politiques et dirigeants économiques). La paix sociale par une constante concertation et une absence presque totale de chômage jusqu'à une date récente
--Les supports scientifiques et technologiques. Un effort constant de recherche et développement jusqu'au record mondial des dépôts de brevets. Les technopôles se multiplient. Le souci constant de la qualité des productions : le Zéro défaut est une des composantes du "toyotisme", méthode de production qui a remplacé les fordisme emprunté naguère aux Etats-Unis.

Les indicateurs de la puissance

Quelques statistiques de productions au Japon et rang mondial par branches.
Ces chiffres doivent être analysés avec esprit critique. Dans la mesure où les firmes japonaises ont beaucoup investi à l'étranger (filiales ou participations), leur importance mondiale est beaucoup plus considérable que leur simple activité sur le territoire national.
Rechercher les exemples de la présence de produits japonais dans notre vie quotidienne
Les données du PNB ou du PIB.
--Donnée globale : la place du PNB japonais parmi les grands Etats du monde
--Donnée sociale : le PIB par habitat est un des plus élevés du monde.
Cette "aisance" des Japonais se traduit :
*Objectivement par le taux d'équipement des ménages, le niveau des salaires, la capacité d'épargne (les ménages consacrent 57% de leurs revenus à la consommation et 30% à l'épargne).
*Subjectivement : les trois quart des Japonais s'estiment membres de la classe moyenne

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2) Domaines et limites de la puissance

La puissance industrielle

La deuxième industrie du monde
Toutes les branches étant représentées, on peut organiser la présentation en fonction de l'ancienneté :
--le textile-habillement et les industries agro-alimentaires
--la métallurgie lourde : acier, constructions navales
--les équipements énergétiques
--les fabrications de matériel de transport (dont l'automobile)
--les industries de pointe : électronique, informatique, chimie fine
La double dépendance
*Dépendance amont pour les approvisionnements en énergie, en matières premières et en denrées agricoles
*Dépendance aval pour les débouchés
La double transformation géographique
*Décentralisation vers les pays moins développés pour réduire les coûts de production
*Essaimages vers les pays riches pour pénétrer plus facilement les marchés à haut niveau de vie

La puissance maritime

Les ports, nombreux du fait de l'ampleur des littoraux et du morcellement du relief, bien équipés pour les principaux, gérés par les villes, les grandes entreprises (ports privés) ou les chambres de commerce ; un trafic qui les place aux premiers rangs mondiaux
Les marines
--les armateurs de la marine marchande. Souvent liés au Keiretsu. Les navires, modernes et de fort tonnage (citerniers, vraquiers et porte-conteneurs). Le tonnage sous pavillon japonais est très inférieur à celui placé sous pavillon de complaisance (un tiers contre deux tiers).
--la marine de pêche : sa diversité (pêche artisanale et pêche industrielle) mais la pêche décline tandis que progresent les "exploitations" marines (aquaculture, myticulture, algues ...etc.)
--la marine de guerre : élément important de la défense nationale

La puissance financière

--Le yen et ses fluctuations :
*25 ans de sous-évaluation, du cours fixé par le plan Dodge en 1949 (360 yens pour 1 dollar), à la crise du dollar en 1971 (308 yens pour 1 dollar). Ce qui facilite énormément les exportations japonaises et la conquête des parts de marché.
*Avec le système de flottement généralisé des monnaies, le yen connaît d'importantes fluctuations, de sens contraire à celles du dollar. La Banque du Japon essaie de piloter au mieux en agissant sur les taux d'intérêt.
--Le yen constitue une monnaie de référence mondiale
--Des banques puissantes. Les excédents de la balance commerciale et l'épargne importante des Japonais alimentent les réserves des banques et des sociétés d'assurance. Au début des années 90, le 8 premières banques mondiales étaient japonaises dont 5 membres des Keiretsu
--Le marché boursier. L'abondance des capitaux entretient les transactions des Bourses de valeur, notamment celle de Tokyo (indice Nikkei). La bonne santé de l'économie fait espérer des gros profits à court terme et suscite la spéculation : les cours officiellement gonflés engendrent une "bulle financière" qui éclate au milieu des années 90 avec les premières faillites. Mais cette abondance de capitaux a fait du Japon un très gros investisseur dans le monde entier et le plus gros détenteur de bons du Trésor américain.

La puissance commerciale

--Le Japon figure toujours parmi les trois premiers Etats du commerce mondial (environ 7% de la valeur des échanges). Et cependant son degré d'ouverture est réduit (9% du PNB) par rapport à ses concurrents (12% aux USA, 20% en France, 23% en Allemagne)
--La balance commerciale dégage des excédents souvent considérables. Cela tient à deux causes :
*Les produits importés (énergie, matières premières, produits manufacturés courants) sont souvent de faible valeur unitaire. Les exportations sont massivement constituées de produits à haute valeur ajoutée.
*Le pays s'est doté des moyens adéquats. Une habile défense de son marché intérieur par un protectionnisme larvé (faibles droits de douane, mais obstacles administratifs), par une préférence ancestrales du consommateur pour des produits nationaux, par la pratique de prix bas pour tous les articles qui pourraient être concurrencés par des produits d'importation. Une remarquable organisation à l'échelle mondiale : les Sogo Shoshas au départ du pays, les bureaux du Jetro (dépendant du MITI) qui, dans le monde entier, informent de l'état des marchés, les services des entreprises et les Ambassades à l'étranger. Les entreprises se trouvent ainsi en position de force pour négocier les cours à l'achat et emporter des marchés à l'export.
--Les échanges se font avec le monde entier et le Japon peut ainsi mettre en concurrence ses fournisseurs ou offrir des prix de vente plus bas que ses concurrents ou gagner les appels d'offre pour les grands chantiers.

Cette puissance a des limites

--Les choix économiques ont accru les dépendances dans des domaines-clés : l'alimentation, les matières premières dont les cours mondiaux sont heureusement bas, l'énergie où les cours élevés du pétrole importé du Moyen-Orient et du gaz naturel retentissent sur les prix de revient.
--Les excédents commerciaux japonais ont suscité des mesures de rétorsion de la part des grands Etats partenaires (contingentements automobiles, blocages sur des produits audio-visuels...).
--Les pays à coûts de main-d'oeuvre faibles où les Japonais ont installé des usines-tournevis sont souvent instables politiquement et financièrement : grave menace pour le fonctionnement toyotiste.
--L'envolée des activités industrielles et tertiaires pose un double problème d'espace (coûts très élevés du foncier dans les grandes villes) et de pollution, sous toutes ses formes. C'est seulement depuis la charnière des années 70/80 qu'apparaît un projet d'aménagement du territoire et des mesures anti-pollution sous la pression de la population et des victimes.
--L'envolée spéculative grâce au crédit facile a engendré des risques considérables: financiers (l'éclatement de la bulle et les faillites bancaires), économiques (certaines grands firmes japonaises n'ont échappé à la disparition qu'en passant sous le contrôle de concurrents étrangers) et sociaux (les licenciements, le chômage font désormais partie du quotidien des Japonais).
Il convient donc de porter un jugement nuancé sur cette puissance japonaise. Après les dithyrambes sur le "modèle japonais" ou le "miracle japonais" c'est maintenant "le Japon en crise", "la fin d'une économie". Le Japon ne mérite ni cet excès d'honneur ni cette indignité. On reprendra le titre du dernier chapitre du petit Folio : "Le géant n'est pas mort".

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3) L'influence du Japon ... en Asie (programme de 3ème) Formulation ambigüe qui a posé problème aux auteurs de manuels. Certains ont circonscrit l'étude à l'Asie Orientale (Magnard, Hachette, Nathan). Belin et (un peu) Bréal parlent du Japon dans le monde. Il convient en fait de distinguer relations et influence

Le Japon à l'heure de la mondialisation

peut se démontrer :
--par l'analyse des flux commerciaux en nature et en valeur avec les différents Etats ou les différentes zones géographiques du monde
--par la présentation des investisseurs japonais à l'étranger ou de la présence de quelques grandes firmes industrielles ou bancaires dans le monde
--par l'aide publique au développement fournie aux Etats moins développés
--par la participation du Japon à de grandes organisations mondiales ou régionales (O.C.D.E. ou A.P.E.C.)

L'influence du Japon (qui englobe l'économique et le politique) peut également s'aborder de deux manières :

--son poids relatif dans les grandes négociations bilatérales et multilatérales : frictions ouvertes ou résistance rampante avec les autres partenaires de la Triade et plus particulièrement les USA
--la présentation des sphères d'influence, en application de la méthode "Centre, Périphéries" où peuvent apparaître un premier "cercle" (Corée du Sud, Taïwan - avec justifications historiques et économiques), un deuxième "cercle" (l'Asie du Sud-Est) et pour compléter le panorama de l'Asie Orientale : les relations avec la Chine, complémentarités et rivalités de deux Grands.
Au-delà, le Japon et l'aire Pacifique qui ajoute aux sphères précédentes le Sud (Australie, Nouvelle-Zélande) et l'Est (Amérique dont surtout les Etats-Unis), voire les antagonismes avec la Russie.
Enfin, l'influence planétaire du Japon, notamment Europe et Tiers-Monde non asiatique de l'Est qui compense sur les plans économiques et culturels le déficit de puissance militaire et l'absence d'un droit de veto au Conseil de Sécurité de l'ONU, conséquence de la défaite de 1945, d'où l'expression un peu abusive de "nain politique".

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