Le Président
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Cher(e)s collègues,

Cette lettre a pour principal objet une mise au point à partir des travaux de la nationale des mois de décembre 2001 à janvier 2002.

Sur la question des nouveaux programmes de Première et de Terminale, l'APHG a partiellement réussi à se faire entendre. Le groupe d'expert a en effet repris son travail et propose des programmes de L et de ES qui maintiennent la distinction entre nos deux disciplines, dont les thèmes sont intéressants et les équilibres globalement satisfaisants, et qui méritent d'être défendus. A l'inverse, le dossier n'est pas clos sur les classes de S, pour lesquelles aucune amélioration n'apparaît, ce qui montre à l'évidence qu'il est impossible de transmettre aux élèves une vision cohérente du monde contemporain avec 2,5 heures par semaine. Il faut continuer à lutter contre la tendance culturelle sous-jacente qui ressort à la fois du "digest" et du "flash", et qui vise à faire des professeurs d'histoire géographie des clones de journalistes implantés dans les lycées et collèges, dont le rôle serait de coller au 11 septembre, à la journée mondiale des femmes ou au procès Papon - époque à laquelle un journaliste était venu me demander sans rire si j'enseignais la France de Vichy dans mes classes !...

Il apparaît ensuite que l'engouement pour les réformes se porte bien. Dernière mouture, le projet du ministre Jack Lang instaurant des itinéraires de découverte au collège, intégrant dans 4 thèmes deux ou trois disciplines différentes. Comme souvent, le projet est intéressant sur le papier, et ne saurait être récusé en tant que tel. La pluridisciplinarité est un véritable enjeu, nous sommes nombreux à en être convaincus, et à nous être investis, depuis de longues années, dans les voyages scolaires, PAE puis parcours croisés. Mais pour que le projet soit acceptable, sans alourdissement de notre charge de travail à l'heure où les réunions se multiplient - et vraiment innovant, il faudrait que les heures soient intégrées dans les services et que les professeurs puissent travailler ensemble devant une même division. Tout cela implique des postes, et des dotations horaires en hausse. Faute de quoi la réforme fera tomber l'enseignement de l'histoire et géographie à l'horaire plancher, à programme égal. Là encore il faut être ferme : travailler autrement, ce n'est pas travailler plus, et d'autre part il faut combattre la volonté ministérielle de transfert du disciplinaire, qui serait discriminant pour les élèves en difficulté, vers le disciplinaire, qui serait démocratique. L'idée est dangereuse, en premier lieu parce qu'elle nous accule à la polyvalence, en second lieu parce qu'elle réduira à terme l'enseignement de l'histoire et de la géographie à une pean de chagrin, en troisième lieu parce qu'elle est fausse; dans toutes les activités à base d'autonomie des élèves, si l'on ne fournit pas aux établissements des moyens conséquents, ceux qui disposent à domicile de bibliothèques ou d'Internet seront avantagés par rapport aux autres.

Il apparaît enfin que les réformes en cours sont parasitées, là encore, par le manque de moyens. Les TPE, dont le succès est très inégal selon les lycées, butent sur la saturation des CDI et les contraintes de l'agenda de Terminale; les heures d'ECJS sont revendiquées par des collègues non pour faire de l'ECJS, mais pour renforcer leur horaire disciplinaire; seuls les lycées d'enseignement général et technologique ont bénéficié d'heures supplémentaires.

Sur toutes ces questions, n'hésitez pas à nous faire part de votre expérience, de vos remarques et de vos suggestions, afin que nous puissions faire remonter l'information les 1er et 2 juin lors des réunions des Commissions nationales et du Comité. Notre collègue Anita Lebon-Gardy souligne aussi, par exemple, que les épreuves anticipées des baccalauréats technologiques ne se déroulent pas dans de bonnes conditions pour les candidats, parce que les examinateurs n'enseignent pas eux-mêmes dans ces séries et n'en connaissent pas toujours bien les programmes.

(...)

Je vous rappelle (...) que la Journée pédagogique 2002, de réflexion sur des thèmes au programme à partir des manuels, animée par Roland Froment sur La mondialisation et par Bernard Lachaise sur Le modèle américain, aura lieu le 10 avril 2002 à la Maison des Suds de l'Université de Bordeaux III. Nous vous attendons nombreux.

Le thème de notre journée d'études annuelle est fixé : La Méditerranée, ainsi que la date : mercredi 25 septembre 2002; notez d'ores et déjà sur vos agendas. Le programme est en (bonne) voie d'élaboration. Pour la demi-journée du printemps 2003 à Pau, sur le même thème mais avec d'autres intervenants, nous avons obtenu une subvention du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, grâce à notre vice-président Alain Puyau; une excellente nouvelle.

Bon courage à toutes et à tous pour le troisième trimestre, et bon voyage à ceux qui participent à nos expéditions en Jordanie ou (et) à Istanbul. La prochaine lettre vous parviendra courant juin.

Eric Bonhomme